Citi Research abaisse ses prévisions de prix du cuivre en raison des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine

Citi Research a révisé mercredi ses prévisions concernant les prix du cuivre, invoquant les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et de faibles perspectives de demande.

Les prévisions ont fixé les prix du cuivre à la Bourse des métaux de Londres à 8 500 dollars la tonne à court terme, contre une estimation précédente de 9 500 dollars la tonne.

Citi s’attend à ce que les prix du cuivre atteignent en moyenne 9 000 dollars la tonne au cours du quatrième trimestre 2024.

L’agence de recherche a attribué la révision à la baisse des prix du cuivre aux inquiétudes concernant la résilience de la demande manufacturière mondiale, selon un rapport de Reuters.

L’industrie manufacturière demeure un moteur essentiel de la demande de cuivre à travers le monde.

Tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine

La révision à la baisse des prix intervient dans un contexte d’inquiétudes concernant l’aggravation des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Après la victoire du républicain Donald Trump aux élections présidentielles américaines de 2024, le dollar a bondi, faisant pression sur les prix des matières premières.

Les prix du cuivre au LME ont chuté de plus de 6 % par rapport à mardi dernier, car un dollar plus fort a rendu le métal rouge plus cher pour les acheteurs étrangers.

L’administration Trump devrait augmenter les droits de douane sur tous les biens importés de Chine, y compris les métaux.

Cela risque d’alimenter des pressions inflationnistes plus fortes, tout en rendant tout plus cher aux États-Unis.

Les échanges commerciaux entre les deux pays pourraient être affectés, limitant ainsi la demande de cuivre.

En outre, la position de Trump sur le processus de décarbonisation affecterait également la demande de cuivre.

Trump devrait annuler plusieurs réglementations climatiques adoptées sous la présidence précédente, car il est en faveur d’une production accrue de pétrole et de gaz aux États-Unis.

Les mesures de relance chinoises déçoivent

La semaine dernière, l’Assemblée populaire nationale de Chine a présenté un plan de relance de 1,4 billion de dollars pour financer la dette des collectivités locales.

Cette décision a été accueillie avec déception par le secteur des métaux, car le marché s’attendait à des mesures concrètes et ciblées pour soutenir des secteurs spécifiques.

Barbara Lambrecht, analyste des matières premières chez Commerzbank AG, a déclaré dans un rapport :

Un dollar américain fort et les annonces décevantes du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale (nous l’avons signalé) exercent une pression sur les prix des métaux.

La Chine a annoncé plusieurs mesures budgétaires depuis septembre, qui n’ont pas réussi à susciter l’optimisme quant aux perspectives de croissance.

Les analystes estiment que le gouvernement chinois attend de voir quels changements de politique l’administration Trump apportera, avant d’annoncer un plan de relance substantiel.

Augmentation des capacités de fusion en Chine

Les analystes de Commerzbank ont déclaré que l’augmentation des capacités de fusion en Chine pesait également sur les prix du cuivre.

Au cours des neuf premiers mois de l’année en cours, la production de cuivre raffiné a été supérieure de plus de 5 % à celle de la même période de l’année précédente.

Selon la banque allemande, la Chine a considérablement augmenté ses capacités de production de métallurgie. Le pays devrait représenter la moitié de l’offre mondiale.

Selon le groupe de recherche Shanghai Metals Markets, les capacités devraient augmenter à 16 millions de tonnes l’année prochaine, a indiqué la banque.

Au moment de la rédaction de cet article, le contrat à trois mois sur le cuivre au LME était à 9 031,50 $ la tonne, en baisse de 1,3 % par rapport à la clôture précédente.