Prévisions du prix du pétrole brut Brent : quel est le chemin de moindre résistance ?

Le prix du pétrole brut a réduit une partie de ses pertes lors de la séance de mercredi, tout en restant proche du plus bas d’un mois atteint il y a environ deux semaines. Les perspectives baissières persistent dans un contexte de faibles perspectives de demande de la part de la Chine et du monde. En outre, un dollar américain plus fort a rendu l’actif plus cher pour les acheteurs disposant de devises étrangères.

Les espoirs de relance de la Chine

La semaine dernière, les investisseurs étaient particulièrement attentifs aux élections présidentielles américaines et à la réunion du comité permanent de l’Assemblée populaire nationale (APN). Concernant cette dernière, les acteurs du marché des matières premières espéraient que l’annonce qui suivrait renforcerait l’optimisme quant à la demande chinoise en pétrole brut et en métaux industriels.

Cependant, tout comme dans le cas des derniers briefings du ministère des Finances et de la NDRC, l’annonce du comité de l’APN n’a pas répondu aux attentes des investisseurs. Dans les nouvelles mesures de relance, le comité n’a pas mis en évidence de détails concrets, notamment sur la manière d’améliorer les dépenses privées.

En raison de la stagnation de l’économie chinoise, l’OPEP a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière du pays pour 2024 et 2025. Dans son rapport de novembre, l’organisation des pays exportateurs de pétrole a réduit ses prévisions de croissance de la demande chinoise de 580 000 barils par jour (bpj) le mois dernier à 450 000 bpj. En outre, elle s’attend à ce que la demande pétrolière du pays en 2025 soit de 310 000 bpj, soit une révision à la baisse par rapport à sa projection de 410 000 bpj en octobre.

L’indice du dollar américain bondit

L’ indice du dollar américain a prolongé ses gains précédents, profitant toujours de la victoire de Trump, exerçant une pression supplémentaire sur les prix du pétrole brut. Comme c’est le cas pour d’autres actifs libellés en dollars, un billet vert plus fort rend la matière première plus chère pour les acheteurs détenant des devises étrangères.

Au cours des premières heures de la séance de mercredi, l’indice du dollar, qui mesure la valeur du billet vert par rapport à un panier de six autres devises majeures, a atteint son plus haut niveau en six mois à 105,88 dollars avant de reculer légèrement à 105,64 dollars au moment de la rédaction de cet article. Les investisseurs parient que les pratiques et politiques commerciales agressives de Trump stimuleront le dollar américain tout en pesant sur d’autres devises comme l’euro.

Au cours de sa campagne, Trump a prévenu que la zone euro « paierait un prix élevé » pour ne pas acheter suffisamment de produits américains. Il a en outre menacé d’imposer des droits de douane de 60 % sur les exportations chinoises vers les États-Unis.

De plus, le dollar a trouvé un soutien supplémentaire dans la dernière décision de la Fed sur les taux d’intérêt. Bien qu’elle ait annoncé une baisse de 25 points de base, la banque centrale n’a pas donné d’indications claires sur la vitesse et le calendrier des nouvelles baisses de taux. Les investisseurs réduisent leurs paris sur une nouvelle baisse lors de la réunion de la Fed en décembre.

Perspectives de croissance de la demande faible

Les cours du pétrole brut ont effacé mercredi une partie de leurs pertes précédentes, tout en restant proches de leur plus bas niveau depuis un mois, atteint fin octobre. Ce rebond est en grande partie dû à la faiblesse à court terme du cours du pétrole.

Dans une note, les analystes d’ANZ ont indiqué que les acheteurs du marché physique du pétrole brut ont été particulièrement actifs. Cela signifie que toute cargaison disponible est rapidement retirée du marché, ce qui fait grimper les prix.

Malgré tout, les perspectives de faible demande et les craintes d’une offre excédentaire continuent de peser sur les prix. En plus des projections à la baisse sur la demande chinoise de pétrole, le rapport mensuel de l’OPEP publié mardi jette une ombre baissière supplémentaire sur les prix du pétrole brut. Dans le rapport, le groupe a abaissé ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2024. Dans le même temps, ses projections pour 2025 ont été revues à la baisse, marquant la quatrième révision à la baisse consécutive.

Dans ce rapport, qui fait l’objet d’une attention particulière, l’OPEP prévoit désormais une croissance de la demande mondiale de pétrole de 1,82 million de barils par jour en 2024. Il s’agit d’une baisse de 107 000 barils par jour par rapport au rapport du mois dernier. Elle a également abaissé ses projections de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2025 de 103 000 barils par jour par rapport à son rapport d’octobre. Les faibles perspectives de croissance de la demande chinoise ont largement contribué à cette révision.

Prévisions du prix du pétrole brut Brent

Le graphique journalier montre que le pétrole brut Brent a poursuivi sa forte tendance à la baisse après la victoire de Trump aux élections. Il est tombé en dessous du niveau de retracement de Fibonacci de 23,6 %. Il est également resté en dessous de toutes les moyennes mobiles, tandis que les oscillateurs ont pointé vers le bas.

Par conséquent, le chemin de moindre résistance pour le prix du pétrole brut est baissier, le prochain point à surveiller étant à 68 $. Le stop-loss de cette transaction est à 74 $.