Pourquoi le gouvernement malien ferme-t-il le bureau de Barrick à Bamako ?

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Written on Apr 15, 2025
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  • Le Mali a fermé le bureau de Barrick Gold à Bamako en raison d'un prétendu non-paiement d'impôts.
  • Le différend découle du code minier révisé du Mali, qui accorde au gouvernement davantage de bénéfices.
  • Malgré les négociations, les opérations à la mine de Loulo-Gounkoto restent interrompues.

Dans une récente escalade du conflit persistant entre le gouvernement malien et la société minière canadienne Barrick Gold concernant les revenus miniers, les autorités maliennes ont pris la mesure radicale de fermer le bureau de Barrick Gold dans la capitale, Bamako.

La fermeture serait due à un prétendu non-paiement d’impôts par Barrick Gold, ont déclaré deux sources à Reuters, selon un article de l’agence.

Cette mesure souligne la position de plus en plus ferme du gouvernement malien pour s’assurer que les sociétés minières opérant sur son territoire respectent leurs obligations fiscales et contribuent équitablement aux recettes du pays.

La fermeture du bureau de Barrick Gold aura probablement des conséquences importantes sur les opérations de la société au Mali et pourrait potentiellement entraîner de nouvelles perturbations dans le secteur minier.

Un conflit qui persiste depuis 2023

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Le différend entre la société minière basée à Toronto et le gouvernement du Mali dure depuis 2023.

Le désaccord porte sur la mise en œuvre du code minier malien récemment révisé.

Ce nouveau code accorde au gouvernement malien une part plus importante des bénéfices générés par la mine d’or, une mesure qui a rencontré une résistance de la part de la société minière canadienne.

Alors que les gouvernements cherchent à maximiser leur part des richesses naturelles, les sociétés minières visent à protéger leurs investissements et à assurer des opérations rentables.

Mine de Loulo-Gounkoto

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La fermeture n’a pas affecté le complexe minier Loulo-Gounkoto de Barrick dans l’ouest du Mali, qui est fermé depuis la mi-janvier.

Cependant, selon une source, le personnel de Bamako n’a pas accès au bâtiment administratif.

Le 19 février, Barrick a signé un accord pour mettre fin au différend, qui attend l’approbation du gouvernement malien, selon le rapport.

Les deux parties négociaient pour résoudre le différend. On s’attend à ce que le différend soit résolu dès la semaine prochaine.

Les opérations du complexe Loulo-Gounkoto avaient été temporairement interrompues en raison d’une saisie gouvernementale d’environ trois tonnes métriques d’or en janvier.

Le gouvernement a justifié cette saisie par le prétendu manque de respect à ses obligations fiscales de l’entreprise.

Il est important de noter que ce différend fiscal spécifique est distinct de celui qui a entraîné la récente fermeture du bureau, comme l’indique l’une des sources du rapport.

Transferts temporaires

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Le gouvernement malien, qui a pris le pouvoir à la suite d’une série de coups d’État en 2020 et 2021, avait mis en place un blocus sur les exportations d’or de Barrick à partir du début du mois de novembre.

Cette action a gravement affecté les opérations et la stabilité financière de l’entreprise, car elle n’a pas pu générer de revenus provenant de ses activités d’extraction aurifère.

Le blocus a également tendu les relations entre l’entreprise et le gouvernement malien, pouvant entraîner de nouvelles complications et perturbations à l’avenir.

Une quarantaine d’employés maliens du complexe Loulo-Gounkoto sont transférés, au moins temporairement, à la mine Kibali de Barrick en République démocratique du Congo.

Il ne s’agit que de la première vague de transferts ; au total, 100 employés maliens ont été identifiés pour une relocalisation, ce qui laisse supposer que les opérations du complexe Loulo-Gounkoto ne devraient pas reprendre dans un avenir proche.