
Shell va renoncer à son identité « néerlandaise »
- Shell souhaite déplacer son siège fiscal au Royaume-Uni.
- Le géant pétrolier va dissoudre sa structure à double action de longue date.
- Les modifications sont soumises à l'approbation des actionnaires le 10 décembre.
Royal Dutch Shell plc (LON : RDSB) souhaite quitter les Pays-Bas et installer son siège fiscal au Royaume-Uni, a annoncé lundi le géant pétrolier.
Shell va abandonner sa structure à double action
Copy link to sectionShell a également annoncé qu’elle dissoudrait sa structure à double action de longue date et supprimerait « Royal Dutch » de son nom. L’annonce est un coup dur pour les Pays-Bas qui ont déjà perdu Unilever l’année dernière.
Pour que Shell puisse mettre en œuvre les modifications proposées, il faudra qu’au moins 75 % de ses actionnaires votent en faveur du changement à une assemblée générale prévue le 10 décembre.
La nouvelle survient quelques semaines après que Third Point de Daniel Loeb a pris une participation d’une valeur de 500 millions $ dans Shell et a recommandé la scission de la société en deux : l’une se concentrait sur ses activités traditionnelles et l’autre sur les produits énergétiques propres.
Raisons pour lesquelles Shell quitte les Pays-Bas
Copy link to sectionLa multinationale pétrolière et gazière quitte la Haye pour deux raisons principales : la première est de s’affranchir des réglementations fiscales strictes, et la seconde est d’éviter une pression excessive du gouvernement néerlandais pour décarboner ses opérations plus rapidement qu’il ne l’avait prévu.
Une retenue à la source sur les dividendes de 15 % sur les actions de Shell cotées aux Pays-Bas est un frein pour les investisseurs internationaux. Mais maintenant qu’il devra se conformer uniquement aux règles britanniques, une telle taxe ne serait plus un problème.
Shell est la plus grande, l’une des plus anciennes entreprises néerlandaises, et le gouvernement des Pays-Bas voudrait donc faire pencher la balance dans sa direction. À cette fin, le parlement doit se réunir plus tard dans la journée pour voir si l’impôt sur les dividendes peut être supprimé.
Mais ce n’est pas tout ce que Shell recherche. La structure plus simple facilitera également la signature de fusions et acquisitions et assouplit les restrictions de sa capacité à racheter des actions. L’entreprise pétrolière a peut-être également été rebutée par l’annonce par ABP (le plus grand fonds de pension d’État néerlandais) en octobre de son intention de se débarrasser de l’intégralité de ses actions dans Shell.