L’action Apple (AAPL) recule de 2 % malgré une amélioration de sa notation : voici pourquoi

Les actions Apple ont poursuivi leur chute mercredi après que la Chine a réagi aux hausses de tarifs américains en augmentant ses propres droits de douane sur les produits américains à 84 %, intensifiant ainsi la guerre commerciale et aggravant les inquiétudes des investisseurs concernant l’exposition du géant technologique à la Chine.

L’action AAPL a chuté de 2,04 % lors des échanges avant-bourse, portant ses pertes à plus de 23 % sur les quatre dernières séances.

Ce fort déclin a fait chuter Apple sous Microsoft en termes de capitalisation boursière, mettant fin à son règne de société la plus valorisée des États-Unis.

La capitalisation boursière de l’entreprise mardi était d’environ 2,59 billions de dollars. Microsoft est actuellement valorisée à environ 2,64 billions de dollars.

Pourquoi l’action AAPL chute-t-elle ?

Mercredi, la Chine a officiellement annoncé une augmentation de ses droits de douane en représailles à la décision du président Trump de relever les droits de douane américains sur les importations chinoises à 104 %.

Dans une déclaration gouvernementale, Pékin a qualifié l’escalade américaine d’« erreur sur erreur » et a accusé Washington de nuire au système commercial multilatéral.

Le nouveau taux tarifaire chinois sur les marchandises américaines entrera en vigueur à 00h01 heure locale le 10 avril.

Les analystes ont averti qu’Apple, qui dépend encore fortement de la fabrication chinoise, notamment pour l’iPhone, pourrait subir une pression significative sur ses bénéfices dans le cadre du nouveau régime commercial.

Needham a récemment projeté que les bénéfices d’Apple pour l’exercice 2025 pourraient être réduits d’au moins 28 % en cas de guerre commerciale totale entre les États-Unis et la Chine, à moins qu’elle n’obtienne une exemption des droits de douane.

Jefferies réduit son objectif de cours malgré une révision à la hausse.

Mercredi, Jefferies a relevé la note d’Apple de « sous-performance » à « conserver », mais a abaissé son objectif de cours de 202,33 $ à 167,88 $, reflétant la détérioration de l’environnement macroéconomique et la vulnérabilité d’Apple face à l’impasse tarifaire.

L’action se négocie actuellement près de son plus bas sur 52 semaines, à 164,07 $.

L’entreprise s’attend à ce qu’Apple obtienne finalement une exemption en raison de son projet déclaré d’investir 500 milliards de dollars aux États-Unis au cours des quatre prochaines années, ce qui pourrait inclure le transfert d’une partie de la production d’iPhone sur le sol américain.

Jefferies a néanmoins signalé des risques économiques plus larges, notamment une récession mondiale potentielle qui pourrait peser sur la demande d’iPhone.

Jefferies a également réduit ses prévisions de livraisons d’iPhone pour les exercices 2025 à 2027 de 3,6 % à 7,7 %, ce qui se traduit par des révisions de revenus de 2 % à 4,1 % sur la même période.

La tentative d’Apple de contourner les droits de douane

Selon les informations disponibles, Apple aurait expédié cinq vols complets d’iPhones et d’autres produits d’Inde et de Chine vers les États-Unis au cours de la dernière semaine de mars.

Cette décision a été prise avant l’entrée en vigueur, le 5 avril, d’un droit de douane de 10 % sur les produits électroniques imposé par l’administration américaine.

Mars est généralement une période plus calme pour les expéditions de produits, ce qui rend ce moment particulièrement remarquable.

Selon les rapports, l’entreprise visait à approvisionner ses entrepôts américains avant la date limite des droits de douane afin de gérer les prix et l’approvisionnement à court terme.

Les produits expédiés avant le 5 avril n’étaient pas soumis aux nouveaux droits de douane.